jeudi 29 octobre 2009

dimanche 11 octobre 2009

Traversée



On vient de Lyon en train pour aller vers le sud, ah oui...le Sud. Vous savez les grillons, le soleil qui caresse la peau, les jeunes filles en fleur au milieu des ruisseaux, le calme, la douceur...
Alors qu'il était bercé par toute cette portée harmonieuse, notre ami passager de la voiture 5 aperçut derrière le cyprès de ses rêves ce qui s'apparentait vraisemblablement au haut d'une cheminée de centrale. Oh mais attention, malgré l'épaisse fumée noire qui s'échappait de la bête, sur son cou cylindrique était joliment dessiné un jeune enfant a demi nu; comme pour innocenter la mort avec une faux en plastique.
Ses rêves de gosse s'évanouissaient progressivement derrière la vitre (il repensait à Josiane).

A une cheminée succédait un pylône électrique, et à chaque pylône électrique, quelques kilomètres plus loin, succédaient d'autres cheminées, usines,
tubes métalliques et autres rejets toxiques qui faisaient leur nage quotidienne dans le Rhône.

C'est à ça que ça ressemble le sud ? Le train arrivait à Montpellier, il descendait, puis après avoir déposé ses affaires à l'hôtel, se mit en tête d'aller à
la plage.

Les pieds dans le sable et le souffle mouillé, il contemplait l'horizon, un homme en costard et le pantalon propre remonté aux genoux passait devant son regard, absent.
Il repensait aux horreurs bétonnées qu'il avait vu au milieu des arbres. Dans ces moments là, les larmes ne tardent pas à faire leur apparition.
Ça coulait partout sur ses joues, on aurait dit une jouvencelle faite de beurre en plein après midi de canicule. C'était assez dégueulasse finalement ce spectacle de virilité bafouée par un bout de béton et quelques fissions atomiques. Ces curés de The Cure lui avaient pourtant dit plein de fois qu'un garçon ça pleurait pas. Mais bon là c'était plus fort, et le pire c'est qu'il ne savait pas pourquoi.

Une main se posait sur son épaule, l'homme qui était passé juste avant, il lui chuchotait alors ces simples mots:
-Elle arrive ! Elle arrive !

Croyant à un oracle bienveillant lui annonçant la venue de sa belle,celle qu'il avait croisé naguère, il s'émerveillait..
-Josiane c'est ..c'est toi ?

Une masse noire et difforme sortait de l'horizon. Elle semblait se rapprocher de plus en plus. Malgré le sel de ses propres larmes qui lui piquait les yeux il vit bien qu'il ne s'agissait pas de Josiane. La centrale avait elle explosé? C'était impossible , la masse sombre venait du fond de l'horizon, à la lisière de la mer...
Il regarda derrière lui, l'homme en costard avait disparu. Il se retourna brusquement vers la mer, la masse couvrait désormais tout le ciel de son enveloppe
diffuse...tout était assombri. Il ne semblait exister au monde que cette chose et lui. Il la regardait complètement abasourdi, les yeux écarquillés et perdus...

"Je suis la fin, je suis l'arrêt de tout, je ne suis pas"

Il s'écroulait sur le sable noir.

...


Il se réveillait quelques temps plus tard dans le noir d'un égout d'une ville inconnue, de l'autre côté de l'endroit ou il avait vu la masse arriver.
A l'autre bout du monde, sans doute.
C'était à n'y rien comprendre, la seule conclusion qu'il pu tirer de cette histoire c'est que s'il n'était pas fou, la fin du monde c'était peut être ça finalement...
La croyance qu'il n'en existe qu'un, rationnel, et tristement puant.








samedi 10 octobre 2009

mercredi 7 octobre 2009

vendredi 2 octobre 2009